Musée, critique d’art et spéculation : qu’en pense l’IA Chat GPT ? (entretien)

Article publié le 14/02/23

Chat GPT est une intelligence artificielle censée pouvoir rédiger des textes grâce à une base de contenus en ligne qu’elle a intégré. Ses connaissances s’arrêtent en 2021 puisqu’elle n’a pas de mise à jour, donc elle manque d’actualité. Malgré tout je souhaitais lui proposer un exercice d’entretien en passant en revue des sujets qui me trottent dans la tête : j’ai donc discuté avec Chat GPT de musées, politiques culturelles, spéculation et NFTs.

L’art est-il réservé aux élites ?
« Non, l’art n’est pas réservé aux élites. Il est destiné à être apprécié et compris par un large public, et il peut être accessible à toutes les couches de la société, indépendamment de leur niveau d’éducation ou de leur statut socio-économique. Certaines formes d’art, telles que la musique populaire, la télévision et les films, sont en effet très populaires et appréciées par un large public. D’autres formes d’art, telles que la peinture et la sculpture, peuvent être plus difficiles à comprendre et à apprécier, mais il est tout de même possible pour un public plus large de les découvrir et de les apprécier avec un peu de formation et de familiarisation. En fin de compte, l’art est un moyen pour les personnes de se connecter les unes aux autres, d’exprimer leurs sentiments et de partager leur vision du monde, et il devrait donc être accessible à tous. »

Comment rendre légitime un art populaire ou marginal ?
« Il n’y a pas de critères précis pour rendre un art populaire ou marginal légitime, car la légitimité de l’art dépend avant tout de la perception et de l’appréciation de celui qui le considère. Cependant, certaines choses peuvent contribuer à renforcer la légitimité d’une forme d’art populaire ou marginal.
1. Reconnaissance académique : Les universités et les établissements d’enseignement supérieur peuvent jouer un rôle important en enseignant et en étudiant les formes d’art populaire et marginal.
2. Soutien des artistes : Les artistes de renom peuvent soutenir et valoriser les formes d’art populaire et marginal en les incluant dans leur travail ou en les présentant dans leurs expositions.
3. Intérêt du public : Lorsque le public commence à montrer un intérêt pour une forme d’art populaire ou marginal, cela peut contribuer à renforcer sa légitimité.
4. Critique d’art : Les critiques d’art peuvent également jouer un rôle important en examinant et en évaluant les œuvres d’art populaire et marginal.
En fin de compte, la légitimité de l’art dépend de la perception et de l’appréciation de ceux qui le considèrent, et il n’y a pas de définition objective de ce qui est considéré comme légitime. Il est important de reconnaître et de respecter les différentes formes d’art, qu’elles soient considérées comme populaires ou marginales. »

    Qu’est-ce qu’un musée ?
    « Un musée est un lieu dédié à la conservation, à la recherche et à l’exposition d’objets et d’œuvres d’art et culturels. […] Les musées sont souvent considérés comme des centres de culture et de connaissances, et sont souvent fréquentés par les touristes et les étudiants. Le but d’un musée est de préserver le patrimoine culturel pour les générations futures et de partager les connaissances avec le public en organisant des expositions et des programmes éducatifs. »

    Que doit faire un musée pour attirer les jeunes ?
    « Il existe plusieurs stratégies que les musées peuvent adopter pour attirer les jeunes :
    1. Utiliser les réseaux sociaux : Les jeunes sont souvent très actifs sur les réseaux sociaux, il est donc important pour les musées d’avoir une présence en ligne forte et engageante sur ces plateformes. Les musées peuvent publier des images et des vidéos des expositions, ainsi que des informations sur les événements à venir.
    2. Offrir des activités interactives et ludiques : Les jeunes sont souvent attirés par les expériences interactives et ludiques, il est donc important pour les musées d’offrir des activités telles que des jeux, des ateliers, des défis, etc. qui peuvent les impliquer dans l’exposition.
    3. Créer des programmes éducatifs : Les musées peuvent également offrir des programmes éducatifs pour les jeunes, tels que des visites guidées, des ateliers de création, des conférences, etc. qui les aident à mieux comprendre l’art et l’histoire.
    4. Collaborer avec les écoles : Les musées peuvent établir des partenariats avec les écoles pour organiser des visites pour les élèves et offrir des programmes éducatifs en lien avec les expositions.
    5. Utiliser les nouvelles technologies : Les jeunes sont souvent très familiarisés avec les nouvelles technologies, il est donc important pour les musées d’utiliser ces outils pour offrir une expérience plus immersante et interactive. Les musées peuvent utiliser des applications mobiles, de la réalité augmentée, de la réalité virtuelle, etc. pour aider les jeunes à mieux comprendre les expositions.
    Il est important de noter que les jeunes sont un public diversifié, et il est donc important de prendre en compte les différences culturelles, les préférences de style et les niveaux d’intérêt lors de la planification des activités pour les attirer. »

    Est-ce que le Centre Pompidou aurait intérêt à inviter Jul pour attirer des jeunes ? (tmtc)
    « Cela dépend de plusieurs facteurs, tels que la réputation de Jul auprès des jeunes, les activités proposées par le Centre Pompidou pour attirer les jeunes, les attentes du public cible, etc. Si Jul est populaire auprès des jeunes et que son style musical correspond à leurs goûts, alors inviter Jul pour une performance musicale pourrait être une stratégie intéressante pour attirer les jeunes au Centre Pompidou. Cependant, il est important de prendre en compte les intérêts et les attentes du public cible pour déterminer si cette stratégie est la plus appropriée. Il serait peut-être plus judicieux de consulter des experts en marketing et en communication pour évaluer les opportunités et les risques potentiels. »

    Si les musées étaient gratuits, est-ce que la fréquentation augmenterait ?
    « Il est possible que la fréquentation des musées augmente si ceux-ci étaient gratuits. En effet, les coûts d’entrée peuvent être un facteur décourageant pour les personnes qui souhaitent visiter un musée, surtout si elles sont à faible revenu ou sans emploi. En offrant l’entrée gratuite, les musées peuvent attirer un public plus large et diversifié, y compris les personnes qui ne seraient pas autrement disposées à payer pour une visite.
    Cependant, il est important de noter que les musées dépendent souvent de l’argent généré par les billets d’entrée pour financer leurs activités, comme l’acquisition de nouvelles collections, la restauration des œuvres d’art, les activités éducatives, etc. Si les musées sont gratuits, ils doivent trouver d’autres sources de financement pour continuer à exercer leur mission et à offrir une expérience de qualité aux visiteurs.
    En fin de compte, la décision de rendre un musée gratuit ou non dépend de nombreux facteurs et devrait être prise en considération avec soin, en évaluant les avantages et les inconvénients potentiels. »

    British Museum

    Est-ce que le British Museum doit rendre ses collections pillées durant la colonisation ?
    « Ce sujet est très controversé et suscite de nombreux débats. Certaines personnes estiment que les objets culturels et les antiquités qui ont été pillés ou obtenus de manière injuste durant la colonisation et d’autres périodes d’histoire doivent être restitués aux pays d’origine pour respecter le patrimoine culturel et les droits de propriété de ces communautés. D’autres personnes soutiennent que les musées occidentaux, comme le British Museum, devraient conserver ces objets en raison de leur valeur historique et culturelle pour les générations futures et pour permettre une recherche et une compréhension plus approfondies de l’histoire du monde.
    Il n’y a pas de réponse facile à cette question complexe, mais il est important que les musées et les gouvernements travaillent en collaboration avec les communautés affectées pour trouver des solutions équitables et justes pour toutes les parties impliquées. Cela peut inclure des accords de prêt, de partage et de coopération culturelle qui permettent aux objets de faire l’objet de présentations et de recherches dans leur pays d’origine, tout en étant conservés en sécurité dans les musées internationaux pour les générations futures. »

    Qu’est-ce que la critique d’art ?
    « La critique d’art est un genre de discours écrit ou oral qui évalue et analyse les œuvres d’art. Les critiques d’art examinent les aspects formels et conceptuels des œuvres d’art, tels que la composition, les couleurs, les textures, les thèmes, les messages et les intentions de l’artiste. Ils peuvent également discuter de l’historique et de la place de l’œuvre d’art dans le contexte plus large de l’art et de la culture.
    Les critiques d’art peuvent travailler pour des journaux, des magazines, des sites web ou des organisations culturelles, et leur travail peut aider à déterminer la réputation et la valeur d’une œuvre d’art. Cependant, il est important de noter que la critique d’art est souvent subjective et influencée par les préférences personnelles et les perspectives culturelles du critique.
    En fin de compte, la critique d’art peut être un outil précieux pour les artistes, les collectionneurs d’art et le grand public pour comprendre et apprécier les œuvres d’art, mais il est important de ne pas perdre de vue que la valeur d’une œuvre d’art dépend avant tout de la perception et de l’appréciation de celui qui la considère. »

    A quoi sert la critique d’art pour les musées ?
    « La critique d’art peut être utile pour les musées de plusieurs manières :
    1. Sensibilisation du public : Les critiques d’art peuvent aider à attirer l’attention du public sur les expositions et les collections des musées, ce qui peut encourager les gens à visiter les musées et à découvrir l’art de manière plus approfondie.
    2. Valorisation des collections : La critique d’art peut aider à déterminer la valeur et la réputation d’une œuvre d’art, ce qui peut être important pour les musées qui cherchent à évaluer et à améliorer leur collection.
    3. Perspectives supplémentaires : Les critiques d’art peuvent apporter des perspectives et des interprétations supplémentaires sur les œuvres d’art, ce qui peut enrichir la compréhension et l’appréciation des visiteurs des musées.
    4. Engagement critique : La critique d’art peut inciter les visiteurs à réfléchir de manière critique aux œuvres d’art et à leur impact, ce qui peut améliorer l’engagement et la compréhension des œuvres d’art.
    5. Publicité : Les critiques d’art peuvent aider à promouvoir les expositions et les collections des musées en apportant une couverture médiatique supplémentaire et en générant de l’intérêt pour les œuvres d’art.
    En fin de compte, la critique d’art peut être un outil précieux pour les musées pour atteindre leurs objectifs de sensibilisation, de valorisation et de promotion de leurs collections d’art, mais il est important de noter que la critique d’art est souvent subjective et influencée par les préférences personnelles et les perspectives culturelles du critique. »

    Est-ce que la spéculation sur l’art entraîne une mauvaise image de l’art contemporain ?
    « La spéculation sur l’art peut avoir un impact sur l’image de l’art contemporain en créant l’impression que l’art n’est plus considéré comme une expression culturelle et artistique, mais plutôt comme un investissement financier. Cela peut conduire à une perte de confiance dans la valeur intrinsèque de l’art et renforcer l’idée selon laquelle l’art est un produit de consommation plutôt qu’une forme d’expression créative.
    Cependant, il est important de noter que la spéculation sur l’art n’est qu’une facette de l’art contemporain et qu’elle n’affecte pas la qualité de l’art en soi. Il existe toujours de nombreux artistes talentueux qui produisent des œuvres d’art remarquables et significatives, indépendamment du marché de l’art. De plus, les musées, les galeries et les collectionneurs privés continuent de soutenir et de présenter de l’art contemporain, en dépit de la spéculation sur le marché.
    En fin de compte, la spéculation sur l’art peut avoir une influence sur l’image de l’art contemporain, mais elle ne doit pas être considérée comme représentative de la totalité de ce domaine. Il est important de maintenir une perspective équilibrée et de ne pas laisser la spéculation sur l’art influencer notre perception de l’art contemporain en tant que forme d’expression culturelle et artistique. »

    Série de NFT « CryptoPunks ».
    Générés algorithmiquement, il en existe 10 000 exemplaires. En 2023, le « CryptoPunk #110 » est entré en collection grâce à un don.
    © Yuga Labs

    Est-ce que les musées doivent acheter des NFT ? (comme le Centre Pompidou)
    « La décision d’acheter ou non des NFT dépend des objectifs et des stratégies de chaque musée en matière de collection.
    D’un côté, les NFT peuvent représenter une opportunité pour les musées de collecter des œuvres d’art numériques uniques et de les conserver pour les générations futures. De plus, en investissant dans des NFT, les musées peuvent participer à la définition et à la maturation du marché de l’art numérique, qui est en train de se développer rapidement.
    D’un autre côté, les NFT peuvent également présenter des risques pour les musées, tels que la complexité technologique et les incertitudes quant à la législation. De plus, les musées doivent évaluer si l’achat de NFT s’aligne sur leur mission de conservation de l’art pour les générations futures, ainsi que sur leurs politiques en matière de collection et d’acquisition.
    En fin de compte, la décision d’acheter ou non des NFT dépend des priorités et des stratégies de chaque musée, ainsi que de leur capacité à évaluer les risques et les opportunités associés à cette technologie. Les musées peuvent consulter des experts en art numérique et en technologie pour les aider à prendre une décision éclairée. »

    Quel est le rôle des jeunes chercheurs en histoire de l’art dans le milieu de la culture actuellement ?
    « Les jeunes chercheurs en histoire de l’art jouent un rôle important dans le milieu culturel actuel en apportant une perspective nouvelle et innovante sur les œuvres d’art et les artistes. Ils peuvent contribuer à la recherche en menant des études originales sur des sujets spécifiques, en examinant de nouvelles techniques de conservation et de restauration, ou en explorant de nouveaux moyens de présenter l’art au public.
    Les jeunes chercheurs peuvent également aider à défendre et à promouvoir des artistes peu connus ou sous-représentés, en mettant en lumière leur travail et en soulignant leur contribution à l’histoire de l’art. De plus, leur travail peut aider à diversifier les perspectives sur les œuvres d’art et à inclure de nouvelles voix et perspectives dans le milieu de la culture.
    Les jeunes chercheurs peuvent également jouer un rôle important en formant la prochaine génération de professionnels de la culture en enseignant et en transmettant leur savoir et leur passion à travers des conférences, des publications et des enseignements universitaires.
    En fin de compte, les jeunes chercheurs en histoire de l’art ont un impact significatif sur le milieu de la culture en apportant une vision nouvelle et innovante sur les œuvres d’art, en soutenant des artistes moins connus, et en formant la prochaine génération de professionnels de la culture. »

    On peur voir les formules de phrases propre à Chat GPT avec ses « En fin de compte » notamment, mauvaise idée donc pour ses dissertations. Lui poser des questions et voir se dérouler les phrases sous ses yeux est un exercice très satisfaisant il faut l’avouer. Dès qu’il s’agit de pousser un peu l’IA sur des terrains plus philosophiques/sociaux/politiques les réponses deviennent très superficielles, comme pour le British Museum. A plusieurs reprises Chat GPT manque de nuances ou paraît plus optimistes que nous sur notre « impact significatif ».
    Si les réponses de Chat GPT n’apportent évidemment pas de nouvelles connaissances, elles permettent de savoir ce qu’une IA retient de ce qui se dit sur le net. Si nous pouvons percevoir les manques c’est que nous sommes amateurs/amatrices de ce sujet, voire spécialiste, mais qu’en est-il du grand public ? Je me demande comment nous pourrions utiliser l’IA comme outil pédagogique ou dans la médiation : pourrait-elle répondre aux questions du public en cas d’absence d’équipes de médiation ? représente-t-elle un risque de remplacement pour les futur-es professionnel-les de la médiation ? Aimeriez-vous suivre une visite faite par une IA ? N’est-ce pas l’évolution de l’audio-guide ?

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