J’ai eu l’immense plaisir de participer une nouvelle fois à la journée doctorale de début d’année pour mon laboratoire ALTER (7504) de l’université de Pau et des pays de l’Adour. Cela a été l’occasion de faire un point sur nos recherches, devant un public allant des curieux et curieuses, masterant-es intéressé-es par la recherche, aux maître-sses de le conférence et aux professeur-es d’université.


« Mon intérêt pour les questions d’auto-représentations queers a commencé bien avant la thèse puisque j’ai rédigé mon mémoire de master sur les autoportraits travestis au 20e siècle. Ce sujet me permettait de me former aux questions de sociologie du genre, mais aussi d’avoir une base solide en historicité de l’imagerie travestie.
En doctorat cela me permet de poser une continuité entre le 20e et le 21e siècle, on peut retrouver des pratiques proches, voire identiques, mais aussi des références aux artistes passés. La grande différence se trouve dans l’ouverture de ces pratiques au grand public via l’émission RuPaul’s Drag Race ainsi que les lieux où performent les artistes travesties et/ou drag.
Une des notions sur lesquelles je travaille est ce que j’appelle la « spectacularisation de la sortie du placard », cela fait référence à l’image du coming out décrite comme une sortie du placard de l’hétéronormativité. Cette notion s’applique particulièrement aux artistes drags, au vu de leur notoriété dans le milieu LGBTI, elles sont dans l’exubérance, dans le too much dans une vision non péjorative, elles assument leur identité jusqu’à en jouer sur scène devant un public. Ce jeu des identités queers je l’analyse comme une spectacularisation de l’identité queer, notamment dans le fait que ces artistes deviennent des sortes de porte parole de la communauté face au grand public. »